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Ado Sato, Nippon soft wear, papier, vis et écrous sur support bois, 91 x 65 cm, 1985
Né en 1936 à Yokohama (Japon), décédé en 1995, il est le fils du peintre Key Sato et de la cantatrice Yoshiko Sato.
L’oeuvre d’Ado est spatiale et cosmique, à l’instar d’une part importante du mouvement abstrait dans les années 60-70. Les nouveaux univers sensoriels, les recherches musicales, les réseaux de l’électronique ont influencé considérablement le langage formel des plasticiens et designers, deux termes qui apparaissent d’ailleurs à cette époque dans le langage commun.
Les œuvres d’Ado, empreintes de sérénité, de silence et d’espace, dispensent un apaisement. Un calme infini où l’aplat devient horizon immaculé. Signes d’épures géométriques, Ado ne laisse apparaître aucune trace du pinceau, inscrit des formes rendues à une simplification linéaire […]. Un art tout de rigueur, s’exprimant à voix basse et ne tolérant aucune concession.
Ce qui, par excès de précision, par une netteté et une nudité presque inhumaines, passerait chez un autre pour de la sévérité, est ici calme, jamais absence. On ne se perd pas dans cet espace, on jouit du silence absolu.
« Au voyageur de voyager. Au visiteur de raconter », disait-il.
« Au voyageur de voyager. Au visiteur de raconter », disait-il.
« Les peintures d’Ado Sato sont contemplatives et secrètement inquiètes, imprégnées d’une mystique du silence et du dépouillement de l’âme. On pourrait en imaginer presque les vertus thérapeutiques… Elles pointent avec obsession la capacité particulière de l’homme contemporain à capter les éléments les plus concrets comme s’il s’agissait de messages subliminaux qu’il sait interpréter comme autant d’états psychologiques latents, pressentant que ceux-ci stigmatisent d’infimes instants arrêtés de sa tragédie intérieure. De telles œuvres laissent au regard d’aujourd’hui une impression d’élasticité tonique et de force de vie communicative. Le témoignage ému des enfants de l’artiste sur la vie de leur père disparu trop tôt corrobore la vivacité d’esprit, l’activité débordante, une boulimie de vie et un don de soi aux autres qui font de lui une personnalité solaire hors du commun. » Frédéric Bodet
Ado Sato a exposé au Cac du 18 avril au 30 mai 1986